Relief dit « de la Légende » (Salle de l'Assemblée fédérale suisse, Palais fédéral Berne)
Ce relief dominant l'immense fresque du « Berceau de la Confédération » et la statue de Guillaume Tell avertit le député, le conseiller, le visiteur... :
« Tout ce qui est représenté ici, dans ce palais du peuple, n'est qu'histoires à raconter aux enfants ! » (Aller à la rubrique Histoire de l'éducation : 'Voir le politique')
L'histoire d'un pays neutre peut révéler l'histoire de la guerre
(dans un pays sans guerre faisant la guerre pour les autres)
Trois articles tirés de Didactica Historica
Pour introduire la rubrique
Articles également en ligne sur le site
d'Alphil-Presses universitaires suisses :
1. Pourquoi se massacrer ici et vivre en paix là ? Traiter la question en classe sur le cas de la “neutralité armée”, Didactica Historica 1/2015, Neuchâtel : Alphil – Presses Universitaires Suisses, pp. 39-44.
Avec l'annexe :
Périodisation de l’histoire suisse
sur le critère des conflits armés
et de la neutralité
(tableau réalisé à partir du DHS)
2. Marignan… morne plaine ! Pour une histoire-bataille de '1515' en classe, Didactica Historica 1/2015, Neuchâtel : Alphil – Presses Universitaires Suisses, pp. 163-172.
3. Que faire en classe d’un dictionnaire d’histoire nationale à 100 millions ? Didactica Historica 4/2018, Neuchâtel : Alphil – Presses Universitaires Suisses, pp. 141 - 148.
Suivi de : Une problématique d’histoire nationale traitée grâce aux articles de l’e-DHS. Un petit pays neutre comme la Suisse peut-il être exonéré de la guerre ?, annexe en ligne sur le site d’Alphil – PUS (12 p., tableaux) : https://www.alphil.com/freedownload.php?sku=Didactica%20Historica%204,%20Faire%20la%20fête,%20article%204
Ailleurs...
Une image de guerre pour un pays sans guerre, Guerres en images. Images de guerres. L’illustration des conflits en Europe dans les manuels d’histoire (Prévot Cédric ; Morin Denis, dir.), Edhisto, 2023, pp. 159-167.
La Suisse et le IIIe Reich: pour un enseignement-apprentissage de l'histoire des historiens
Faut-il le rappeler, un historien «fait de l’histoire» - il ne fait pas l'histoire -, examine l’économie du passé dans le présent, publie le résultat auquel il est parvenu, sa méthode et ses sources, c’est-à-dire procède à une enquête, rédige le rapport de cette enquête (étymologiquement, du grec ἱστορία). Ainsi, les conditions d'un tel transfert ne sont pas remplies lorsqu'un manuel est conçu en roman national, avant les renouvellements du tournant du 21e siècle. Sans compter que les historiens savants, autant que les professeurs d'histoire, souvent, sinon récusent du moins ne communiquent pas aux élèves du secondaire l'accès aux conclusions obtenues par la recherche ainsi qu'aux méthodes qui les ont produites : tout juste, dans la tradition de l'histoire transmise directement en classe, ceux-ci sont-ils conviés à prendre en notes des digests à régurgiter le jour de l'examen. Un constat de plus en plus caduque, au fur et à mesure des progrès de la formation des enseignantes et des enseignants.
Voici un article, parmi plusieurs autres, choisi pour montrer comment se fabriquait l'image d'une Suisse héroïque, jusque dans les colonnes de manuels conçus par des auteurs sans prise sur les représentations convenues, officielles, par rapport aux moyens d'enseignement proposant d'examiner le passé plutôt que de l'avaler fait, tout cru.
La juxtaposition de versions héroïsantes avec celles fondées sur les sources historiennes se révélera très formatrice pour une histoire comme discipline des sciences humaines et sociales à l'école.
Ici, par exemple, que dira une classe en confrontant les versions d'André Siegfried et de Klaus Urner, par rapport à une classe qui ne disposerait que d'une transposition de La Suisse démocratie-témoin, ouvrage de commande appelé à redorer l'image de la Suisse au lendemain du Second conflit mondial et dont G.-A. Chevallaz s'est inspiré pour lemanuel Payot édité de 1957 à 1991 ?
La Yougoslavie : d'une “Suisse de l'Est” à un champ de bataille
Dans les années 1970-1980, les manuels présentaient la Yougoslavie comme un modèle de pays multiculturel vivant harmonieusement, en dépit de “problèmes de minorités”, avec : 7 voisins, 6 républiques, 5 minorités, 4 langues nationales, 3 religions, 2 alphabets et 1 parti !
Qu'est-ce qui a provoqué la rupture d'une telle harmonie, sans doute apparente, avec l'éclatement en 1990 de conflits civils d'une violence et d'une atrocité extrêmes, au coeur de l'Europe ?
Des éléments de réponse pourraient figurer dans la mention “1 parti” (dès le moment où il éclate, l'ensemble explose), ainsi que dans le sondage indiquant qu'à peine plus de 10% des habitants se sentent yougoslaves (dès qu'une minorité a l'occasion d'imposer ses valeurs par la force, le liant démocratique s'effrite), par hypothèses.
C'est ce que tente de comprendre le dossier Histoire immédiate, histoire enseignée, atrocités et vision tragique du monde...
Une démarche des années 1990...
Dissocier le structurel du conjoncturel, l’inconscient du conscient, la fatalité de la volonté, constitue le coeur de l'histoire enseignée.
Un travail d’enquête complexe, à mener en séquences longues, donc avec parcimonie dans la densité des programmes scolaires, pour une mise à plat des circonstances et des responsabilités. Rechercher, dans les niveaux de mémoire et du temps, la nature de la guerre, en prenant celle de Bosnie à témoin.
Affronter le déroulement de la guerre, sans détour, sans se mentir, allier réalisme descriptif de l’horreur et explications, tentatives d’explications, rationnelles. Le viol d’une fillette de sept ans par deux hommes masqués, en présence de sa famille, n’a rien de commun avec les chronologies déshumanisées ou les froides statistiques, certes nécessaires, que proposent les «états du monde».
... à adapter aux enjeux didactiques des années 2020. Par exemple en transférant les caractères du “cas” étudié à un autre “cas”, une autre situation, inconnue, de manière à vérifier que la capacité à analyser les causes d'un conflit est acquise en montrant qu'on peut, en autonomie, examiner d'autres situations analogues à l'école, avec un espoir hors de l'école.